Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/407

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de cette piece :*

[*Page 303.] & tout de suite il prouve qu’il adroit été lui (M. Hume,) un méchant très-mal-adroit s’il l’avoit été. M. Rousseau le charge seulement d’avoir été le complice de ses ennemis.

Auparavant d’aller plus loin, il ne me paroit pas indifférent appuyer sur cette lettre. M. Hume en parle plusieurs fois comme d’une plaisanterie. M. Walpole ne l’estimoit que cela. M. d’Alembert la regarde comme une moquerie, ce qui dit quelque chose de plus. Il assure (pag. 355.) qu’il la désapprouva publiquement quand elle parut, par la raison qu’il ne faut pas se moquer des malheureux, sur-tout quand ils ne nous ont point fait de mal. J’ajouterai : lorsqu’ils nous en ont fait, une ame généreuse croit que c’est une raison de plus pour ne pas les insulter. J’ajouterai encore, dût-on blâmer d’excès mes principes ; que je croirois avoir commis une atrocité, si par une raillerie amere & froide, j’avois cherché à tourner en ridicule un malheureux quelconque, & sur-tout un étranger qui se seroit réfugié dans ma Patrie. Revenons à la lettre que M. d’Alembert rejette par sa déclaration, puisque M. Walpole la dit à lui, je vais la rapprocher de celle qu’il a écrite M. Hume, afin que le public, en les comparant, ait le plaisir de juger combien un homme peut être dissemblable à lui-même, & ressembler à son voisin.

“MON CHER JEAN- JAQUES,"

“Vous avez renoncé à Geneve, votre Patrie. Vous vous êtes fait chasser de la Suisse, pays tant vanté dans vos