Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/492

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sa réputation que J. J. abandonne avec peu de regrets. Je n’y puis plus tenir, ah, M. Rousseau, permettez-moi de vous le dire, votre maladie vous fait échouer contre un écueil qui me paroît tout-à-fait imaginaire. Est-ce que la réputation de l’honnête homme n’est pas toujours à sa disposition, dépend-elle des sots discours de quelques écervelés ou de l’épigramme d’un mauvais plaisant ?

Dans les discours qui se sont élevés contre votre amour-propre, vous a-t-on accusé de quelques traits qui’déshonorent ? Vous a-t-on prêté des débauches criminelles & des mœurs dépravées. Vous a-t-on accusé de bassesses flétrissantes, & qui sont fuir & abhorrer quiconque s’en est rendu coupable ! Rien de tout cela : on a plutôt ironisé que calomnié. Le ridicule est retombé, à la face des honnêtes gens, sur le mauvais plaisant ; & malgré que la voix publique défend avec beaucoup de zele & de compassion votre cause, peu satisfait d’un avocat si respectable, vous vous exhalez en plaintes ameres : vous criez tout à la fois au feu, aux voleurs, à l’opprobre & à la vengeance. Vous plaidez & vous jugez vous-même en dernier ressort, & le tout sur de simples soupçons. Répondez, est-ce vous qui êtes l’auteur éloquent de tant de bonne morale & de ces grands sentimens qui se lisent dans, plusieurs de vos productions ? Quelle éducation donnez-vous par votre exemple ? quelle modération inspirez-vous par votre conduit ? Non, vous ne scandalisez pas ; mais, en vérité, vous faites pitié.

Poursuivrons. Dans la même épître on y lit : Quant aux bons offices en matiere d’intérêt avec lesquels vous vous masquez, je vous en remercie & vous en dispense. Je ne veux pas que