Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/564

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prenant les délires de l’imagination pour les défauts du cœur. Aux larmes trop abondantes de ce vieillard septuagénaire, & à ses excès de sensibilité, on pouvoit conjecturer qu’il étoit prêt à tomber dans l’enfance, mais que son cœur avoit toujours incliné du côté de l’humanité la plus tendre ; ce qui se fait assez sentir dans ses productions. À la conduite de M. Hume, à qui la voix de l’amitié s’est faite inutilement entendre pour l’engager à éviter une scene scandaleuse, on croiroit remarquer un homme qui n’est pas tout-à-fait aussi malade que celui qu’il poursuit ; mais qui n’est pas moins sensible, & même plus vindicatif. Voici ce qu’a prononcé un très-honnête homme, après avoir parcouru l’Exposé succinct. Rousseau n’est que malade, & non pas méchant ; M. Hume est malade & méchant tout à-la fois. Je fais des vœux pour la guérison de tous deux, & particulièrement pour la conservation de celui qui, dans cette affaire, a témoigné plus d’ostentation, d’animosité & de vengeance, que de générosité & de grandeur d’ame.

FIN.