Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/72

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Goternitz.

C’est la vie la plus ordinaire aux François, ils y sont tout accoutumés.

Macker.

Bonne excuse, ma foi ! ne faudra-t-il point encore en saveur de la coutume que j’approuve qu’il me fasse cocu ?

Sophie.

Ah ciel ! quel homme !

Goternitz.

Je suis aussi scandalisé de votre langage que ma fille en est indignée. Apprenez qu’un mari qui ne montre à sa femme ni estime ni confiance, l’autorise autant qu’il est en lui, à ne les pas mériter. Mais le jour s’avance, je vais monter à cheval pour aller au-devant de mon fils qui doit arriver ce soin.

Macker.

Je ne vous quitte pas, j’irai avec vous s’il vous plaît.

Goternitz.

Soit ; j’ai même bien des choses à vous dire dont nous nous entretiendrons en chemin.

Macker.

Adieu mignonne, il me tarde que nous soyons mariés pour vous mener voir mes champs & mes bêtes à cornes, j’en ai le plus beau parc de la Hongrie.