Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/81

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SOPHIE

Il y a dans ce sang-froid une méchanceté que je suis tentée de punir. Vous seriez bien embarrassé si, pour vous prendre au mot, je vous priois de me communiquer cette lettre.

Dorante.

J’en serois seulement fort surpris, vous vous plaisez trop à nourrir d’injustes sentimens sur mon compte, pour chercher à les détruire.

Sophie.

Vous vous fiez fort à ma discrétion…. je vois qu’il faut lire la lettre pour confondre votre témérité.

Dorante.

Lisez la pour vous convaincre de votre injustice.

Sophie.

Non, commencez par me la lire vous-même, j’en jouirai mieux de votre confusion.

Dorante.

Nous allons voir : (il lit.) Que de joie, mon cher Dorante !

Sophie.

Mon cher Dorante, l’expression est galante vraiment.

Dorante.

Que j’ai de joie, mon cher Dorante, de pouvoir terminer vos peines.