Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/444

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que j’avois eues à Valence en Espagne, du souvenir plein de tendresse & de respect que l’on y conservoit pour la personne, & les vertus de cet homme vraiment fait pour inspirer ces sentimens."

"Malheureusement notre ami avant sa retraite à Ermenonville a brûlé la majeure partie des papiers qui lui restoient : il n’a pas dépendu de lui que ce qui étoit entre mes mains, n’ait subi le même fort : tant il attachoit peu d’importance aux titres les plus précieux qu’il eut à opposer à la rage de ses calomniateurs. Ses écrits subsisteront : c’est son cœur qui les a dictés : la postérité le jugera d’après ses écrits ; & ses lâches ennemis qui assouvissent sur un cadavre une fureur trop long-tems contrainte, seront trop heureux d’échapper par l’oubli, à l’exécration qui les attend."

"Je me suis peut-être trop abandonné aux mouvemens mon cœur. Je n’en désavoue pourtant aucun ; & vous pouvez, Madame, faire de cette lettre, & des morceaux qui l’accompagnent, & la suivront, l’usage que vous jugerez à propos d’en faire. Vous pouvez me nommer sans scrupule ; vous pouvez même assurer que, je suis prêt à communiquer à qui le voudra, les pieces originales, ou leurs copies authentiques ; & défier les accusateurs de Jean-Jaques, d’en produire d équivalentes.”*

[*Si vous désapprouviez, Monsieur, l’emploi des lettres italiques qui se trouvent dans cette lettre, & dans les extraits, ce seroit à moi qu’il faudroit vous en prendre ; M. Du Peyrou n’en ayant indiqué aucun.]