Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/472

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que le vrai début de cette lettre est resté entre ces Mesieurs, & que pour de très-bonnes raisons, le public n’est pas appellé à cette confidence. En effet, où étoit la nécessité de lui apprendre que cette lettre n’étoit au fond qu’une réponse amicale de M. Stosch, aux demandes amicales de M. d’Alembert ? Poursuivons. M. Stosch fait dire à Rousseau qu’il seroit content si par son industrie, &c. Ce terme qui indique si visiblement le ton, & le caractere du philosophe Genevois, a paru trop outrageant au bon M. d’Alembert, il s’est souvenu à propos que, qui veut trop prouver ne prouve rien ; & il a substitué le mot de travail à celui d’industrie. Excellente correction ! On y reconnoît la finesse académique. Car il est vrai que travail est plus doux, plus

propre à surprendre la confiance du lecteur, qu’industrie, qui l’eût vraisemblablement étonné dans la bouche de Rousseau : mais qu’il n’est pas étonnant que M. Stosch ait employé.

Mylord prit cette plainte pour une insinuation, dit M. Stosch. De quelle plainte parle-t-il donc ? auroit pu dire

un lecteur bénévole, qui n’auroit vu dans ce qui précede, qu’un épanchement de confiance dans le sein d’un ami, à

qui on rend compte de ses projets. Le Secrétaire perpétuel de l’Académie Françoise, toujours par bonté d’ame, a

encore corrigé le style de son correspondant ; & si heureusement qu’il sauve tout à-la-fois au complaisant M. Stosch ; un contre-sens, & une erreur de 120 liv. sur la pension, que M. Stosch, informé par Mylord, portoit à 30 louis, & que M. d’Alembert sait bien n’être que de 6OÔ liv. Mais