Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/476

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Ce que le très-estimable auteur de ce commentaire dit de vous, Monsieur, tout le monde le pense, même ceux qui n’ayant pas connu les qualités attachantes du philosophe Genevois, ne peuvent avoir pour lui, que les sentimens qu’imprime à tous les cœurs honnêtes, l’heureux assemblage des plus héroïques vertus. Malheureusement l’indulgence qu’inspire la bonté de ce grand homme est à pure perte pour vous ; on ne peut vous trouver d’excuse : vous méditez si long-tems les petites méchancetés que vous faites ! Votre tête & votre cœur sont si froids !..... Malgré cela votre compas vous trompe ; vous mesurez mal jusqu’où vous pouvez vous avancer sans vous compromettre : aussi votre crédit baisse-t-il tous les jours. Croyez-moi, Monsieur, tombez de bonne grâce, puisque vous ne pouvez plus vous soutenir ; c’est le seul moyen de terminer votre rôle avec quelque décence. Du moins on vous saura gré de quelque chose. Mais vous n’avez pas un seul moment à perdre ; à peine vous reste-t-il d’autres partisans que vos complices ; & eux seuls peuvent voir sans un mélange de mépris & d’horreur, tout ce que la rage également timide & cruelle, que les malheurs & la mort de J. J. Rousseau n’ont pu assouvir, suppose de foiblesse & de férocité dans votre caractere. Quant à moi qui aime Jean-Jaques, jusqu’à desirer la haine de tout ce qui le hait, je regrette de ne pas pouvoir la provoquer en me nommant. Ce n’est pas la crainte qui l’en empêche quiconque n’emploie ses armes qu’à repousser les efforts de la calomnie, ne doit rien redouter de l’autorité légitime ; & si la ténébreuse intrigue dont Jean-Jaques est depuis si long-tems le fléau & la victime, travailloit à me