Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/486

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que l’on pût faire à cette ineptie. M. Rousseau ingrat envers M. Hume !.... Et de quoi, s’il vous plaît ? Est-ce de ce qu’il a dit dans un cercle brillant & nombreux, qu’il trouvoit Jean-Jaques gentil tout-à-fait ? Est-ce de ce qu’il a demandé l’aumône pour lui malgré lui ? Est-ce de ce qu’il s’est emparé de lui, pour en faire à-peu-près l’usage qu’un bateleur fait d’un singe, ou d’un ours ? Est-ce de ce qu’il a prévenu contre lui tous les Anglois dont la société auroit pu lui être de quelque ressource ? Est-ce de ce qu’il a été le confident de l’insolente plaisanterie de M. Walpole ? Es-ce de ce qu’il s’est avili jusqu’à se rendre, en persécutant Jean-Jaques, l’instrument de la clique Encyclopédique ? (Je sais, Monsieur, que ce terme n’est ni noble, ni bon ; mais il faut bien entrer un peu dans l’esprit de son sujet.) Est-ce de ce qu’il a intercepté les lettres que Jean-Jaques écrivoit, & ouvert celles qu’il devoit recevoir ? Est-ce de ce qu’il a employé son crédit sur les libraires à faire courir des libelles contre Jean-Jaques ? Est-ce de ce que s’étant chargé de faire paroître plusieurs écrits intéressans pour l’infortuné Genevois, au lieu de remplir cet engagement, il les a supprimés ? Est - ce de ce qu’il a falsifié, pour la donner au Public,*

[*Voyez un petit ouvrage plus solide qu’élégant, intitulé : Observations sur l’Exposé succinct, &c ; &c. imprimé en novembre 1766, chez la Veuve Duchesne] la lettre que M. Rousseau écrivit à M. Clairaut quelques semaines avant la mort de ce dernier ? Est-ce enfin (car cette énumération me lasse) de ce qu’il a indignement trahi la confiance de Jean- Jaques, en donnant, par le ministere de M. d’Alembert & Consorts, la plus indécente