Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/513

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leurs influences, le principe des principes, le centre où tout aboutit, enfin ce que personne, ni le pere Martini, ni Rameau lui-même n’y a jamais vu ; qui y cherche vraisemblablement, le secret du grand œuvre, la quadrature du cercle, le mouvement perpétuel &c. &c. peut-il entraîner des musiciens qui ne veulent trouver dans un systême musical, que des avantages relatifs à la musique ? Quels sont ceux qu’offre celui-ci ? Quel est celui de ses partisans à qui le public doit un seul de ses plaisirs ? Qu’a fait en musique M. l’abbé Roussier ? Rien.... Encore s’il étoit le seul qui se fût trouvé stérile en dépit de ses belles & grandes connoissances du corps sonore, du double emploi, de tous les renversemens possibles, on pourroit croire qu’il lui étoit réservé de tout savoir pour ne rien faire : mais M. d’Alembert, qui n’a pas dédaigné d’éclaircir les principes de Rameau, & qui, sans doute, les entend, entend si bien la musique, qu’il bat la mesure à contre-tems ; cela est de notoriété publique ; & de tous les apôtres déclarés de la basse fondamentale, il n’y en a pas un, de qui il fût possible de citer un bon ouvrage. Que conclure de tout cela ? Que “Rameau a rendu des services très-réels, très-grands, & très-solides à la musique ;*

[*Lettre de Rousseau à M. de.... sur les ouvrages de Rameau] & aux musiciens en leur donnant des regles d’harmonie, qui, si elles ne leur apprennent pas à faire, leur apprennent du moins à juger ce qu’ils ont fait ; mais qu’il a rendu d’encore plus grands services au Public ; & que vous devez, Monsieur, nous par donner, à nous autres gens assez grossiers pour nous attacher au physique de la musique, de préférer Rameau composant