Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/514

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de magnifiques chœurs, & de délicieux airs de danse, à Rameau se livrant à de sublimes, mais vaines spéculations qui, vous en convenez, le font quelquefois perdre de vue.

On a imprimé en 1754 un ouvrage du Pere Castel, sous ce titre, lettres d’un Académicien de Bordeaux sur le fond de la musique. C’est une réponse à la lettre de Rousseau contre la musique françoise. Il s’en faut bien que le style de ces lettres réponde à celui de Rousseau ; le Pere Castel y a sans doute raison.

Oh ! sans doute : le moyen d’avoir tort quand on réfute Rousseau !.... Vous m’avez bien l’air Monsieur, de ne pas connoître ces lettres ; je ne les connois pas non plus, ni personne qui les connoisse. Cela est d’un assez mauvais préjugé pour elles ; sans compter que les Editeurs des œuvres de J. J. Rousseau, qui, attachés, ou non, à ses intérêts, ont surement consulté les leurs, (puisqu’ils ont inséré dans leur édition, les admirables réponses de MM. d’Alembert, & Marmontel,) ont préféré aux lettres sur le fond de la musique, par le Pere Castel, l’apologie de la musique françoise par M. l’abbé Laugier. Apologie qui, bien que la meilleure réponse qui ait été faite à la lettre sur, & non pas contre, la musique françoise, laisse subsister dans toute leur force les raisonnemens de Rousseau ; & cependant fait honneur à son auteur, par le ton de décence qui y regne, & les vérités flatteuses qu’il adresse à l’homme célebre qu’il combat. Ne seroit-ce point, Monsieur, par cette raison que vous ne faites aucune mention de cette apologie à l’article Laugier ? Mention qui eut été au moins aussi bien placée dans un ouvrage de la nature du vôtre,