Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/548

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outrager vos lecteurs que de supposer qu’ils ne les ont pas saisies. Cette seule considération seroit capable de m’arrêter. Pour vous, Monsieur, vous n’avez pas poussé les égards si loin vis-à-vis des lecteurs de Jean-Jaques ; vous vous êtes attaché à prouver qu’il’n’avoir pas une liaison bien suivie dans les idées, comme s’il étoit possible de lire une seule ligne de ses ouvrages, de donner la plus légere attention à sa conduite, d’observer, même très-superficiellement, ses démarches sans que cette vérité sautât aux yeux. Mais poursuivons.

Il est mort en 1778, âgé de près de soixante-dix ans, au château d’Ermenonville, &c.

Il est mort le 2 juillet 1778, âgé de soixante-six ans moins deux jours, étant né, je le répete, le 4 juillet 1712.

Rousseau a donné à l’Opéra en 1753 son Devin du Village on a trouvé dans ses papiers une nouvelle musique sur les mêmes paroles. La nouvelle administration de l’Opéra l’a fait exécuter il y a quelques mois.

Que ce soit précisément, exactement, fidellement la même musique qu’on a trouvée dans ses papiers, voilà de quoi tout le monde n’est pas intimement persuadé. Veuve trop peu connue d’un homme bien mal connu, seigneur d’Ermenonville, ex-directeur de l’opéra, c’est vous trois que cela regarde tirez-vous de-là le mieux que vous pourrez. J’avoue qu’à la place de chacun de vous, j’en serois bien embarrassée : car,, ne pas déposer (en lieu où tout le monde puisse la voir) la partition de la main de Jean-Jaques, c’est à coup sûr, laisser subsister le soupçon ; & la déposer seroit peut-être le changer en certitude.