Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t16.djvu/109

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les langes de l’enfant, & il fut déposé par la sage-femme au bureau des enfants-trouvés, dans la forme ordinaire. L’année suivante, même inconvénient & même expédient, au chiffre près, qui fut négligé. Pas plus de réflexion de ma part, pas plus d’approbation de celle de la mère : elle obéit en gémissant. On verra successivement toutes les vicissitudes que cette fatale conduite a produites dans ma façon de penser, ainsi que dans ma destinée. Quant à présent, tenons-nous à cette premiere époque. Ses suites, aussi cruelles qu’imprévues, ne me forceront que trop d’y revenir.

Je marque ici celle de ma premiere connoissance avec Mde. D’

[Epina] y dont le nom reviendra souvent dans ces mémoires. Elle s’appeloit Mlle. d’Esc

[lavelle] s & venoit d’épouser M. D’

[Epina] y, fils de M. L

[aliv] e de B

[ellegard] e, fermier général. Son mari étoit musicien, ainsi que M. de F

[rancuei] l. Elle étoit musicienne aussi & la passion de cet art mit entre ces trois personnes une grande intimité. M. de F

[rancuei] l m’introduisit chez Mde. D’

[Epina] y ; j’y soupois quelquefois avec lui. Elle étoit aimable, avoit de l’esprit, des talents ; c’étoit assurément une bonne connoissance à faire. Mais elle avoit une amie, appelée Mlle. d’E

[tt] e, qui passoit pour méchante & qui vivoit avec le chevalier de V

[alor] y, qui ne passoit pas pour bon. Je crois que le commerce de ces deux personnes fit tort à Mde. D’

[Epina] y, à qui la nature avoit donné, avec un tempérament très exigeant, des qualités excellentes pour en régler ou racheter les écarts. M. de F

[rancuei] l lui communiqua une partie de l’amitié qu’il avoit pour moi & m’avoua ses liaisons