Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t16.djvu/163

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travailloient dans leur idée à me rendre heureux par les moyens les plus propres en effet à me rendre misérable.

Le carnaval suivant 1753 le Devin fut joué à Paris, & j’eus le temps, dans cet intervalle, d’en faire l’ouverture & le divertissement. Ce divertissement, tel qu’il est gravé, devoit être en action d’un bout à l’autre & dans un sujet suivi, qui, selon moi, fournissoit des tableaux très agréables. Mais quand je proposai cette idée à l’Opéra, on ne m’entendit seulement pas, & il fallut coudre des chants & des danses à l’ordinaire : cela fit que ce divertissement, quoique plein d’idées charmantes, qui ne déparent point les scènes, réussit très-médiocrement. J’ôtai le récitatif de Jelyotte & je rétablis le mien, tel que je l’avois fait d’abord & qu’il est gravé ; & ce récitatif, un peu francisé, je l’avoue, c’est-à-dire traîné par les acteurs, loin de choquer personne, n’a pas moins réussi que les airs & a paru, même au public, tout aussi bien fait pour le moins. Je dédiai ma pièce à M. Duclos qui l’avoit protégée & je déclarai que ce seroit ma seule dédicace. J’en ai pourtant fait une seconde avec son consentement ; mais il a dû se tenir encore plus honoré de cette exception, que si je n’en avois fait aucune.

J’ai sur cette pièce beaucoup d’anecdotes, sur lesquelles des choses plus importantes à dire ne me laissent pas le loisir de m’étendre ici. J’y reviendrai peut-être un jour dans le supplément. Je n’en saurois pourtant omettre une, qui peut avoir trait à tout ce qui suit. Je visitois un jour dans le cabinet du baron d’H[...]k sa musique ; après en avoir parcouru de