Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t16.djvu/185

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ensuite à mes dépens. Telle a toujours été ma destinée : sitôt que j’ai rapproché l’un de l’autre deux amis que j’avois séparément, ils n’ont jamais manqué de s’unir contre moi. Quoique, dans le complot que formoient Dès-lors les T

[ronchin] s.... leur patrie, ils dussent tous me haïr mortellement, le D

[octeu] r pourtant continua long-temps à me témoigner de la bienveillance. Il m’écrivit même après mon retour à Genève pour m’y proposer la place de bibliothécaire honoraire. Mais mon parti étoit pris & cette offre ne m’ébranla pas.

Je retournai dans ce tems-là chez M. d’H[...]k. L’occasion en avoit été la mort de sa femme, arrivée, ainsi que celle de Mde. F

[ranceui] l, durant mon séjour à Genève. Diderot, en me la marquant, me parla de la profonde affliction du mari. Sa douleur émut mon cœur. Je regrettois moi-même cette aimable femme. J’écrivis sur ce sujet à M. d’H[...]k. Ce triste événement me fit oublier tous ses torts & lorsque je fus de retour de Genève & qu’il fut de retour lui-même d’un tour de France qu’il avoit fait pour se distraire, avec G[...], & d’autres amis, j’allai le voir & je continuai, jusqu’à mon départ pour l’Hermitage. Quand on sut dans sa coterie que Mde. D’

[Epina] y, qu’il ne voyoit point encore, m’y préparoit un logement, les sarcasmes tombèrent sur moi comme la grêle, fondés sur ce qu’ayant besoin de l’encens & des amusemens de la ville, je ne soutiendrois pas la solitude seulement quinze jours. Sentant en moi ce qu’il en étoit, je laissai dire & j’allai mon train. M. d’H[...]k ne laissa pas de m’être