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LES
CONFESSIONS
DE
J. J. ROUSSEAU.
SUITE DU LIVRE ONZIÈME.
Je vivois à Montmorency depuis plus de quatre ans, sans
y avoir eu un seul jour de bonne santé. Quoique l’air y soit
excellent, les eaux y sont mauvaises, & cela peut très-bien
être une des causes qui contribuoient à empirer mes maux
habituels. Sur la fin de l’automne 1761, je tombai tout-à-fait
malade, & je passai l’hiver entier dans des souffrances
presque sans relâche. Le mal physique, augmenté par mille
inquiétudes, me les rendit aussi plus sensibles. Depuis quelque
temps de sourds & tristes pressentimens me troubloient,
sans que je susse à propos de quoi. Je recevois des lettres