Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/161

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moi plus d’indulgence que je n’ai lieu d’en attendre des étrangers. J’aurai soin de répondre à tout le monde ; je détire seulement qu’un délai forcé ne déplaise à personne.

Vous me parlez des critiques. Je n’en lirai jamais aucun ; c’est le parti que j’ai pris dès mon précédent ouvrage ; & je m’en suis très-bien trouvé. Après avoir dit mon avis, mon devoir est rempli. Errer est d’un mortel, & surtout d’un ignorant comme moi, mais je n’ai pas l’entêtement de l’ignorance. Si j’ai fait des fautes, qu’on les censure, c’est sort bien fait. Pour moi, je veux rester tranquille ; si la vérité m’importe, la paix m’importe encore plus.

Cher V.... s, qu’avons-nous fait ? Nous avons oublié M. Abausit. Ah ! dites, méchant ami ! cet homme respectable, qui passe sa vie à s’oublier soi-même, doit-il être oublié des autres ? Il falloit oublier tout le monde avant lui. Que ne m’avez-vous dit un mot ? Je ne m’en consolerai jamais. Adieu.

Je n’oublie pas ce que vous m’avez demandé pour votre recueil ; mais..... du temps ! du temps ! Hélas ! je n’en fais cas que pour le perdre. Ne trouvez -vous pas qu’avec cela mes comptes seront bien rendus ?