Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/310

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

croire que c’est-là ce que vous avez voulu dire : cependant en relisant ce passage dans votre lettre, je n’y puis trouver aucun autre sens.

Je vous suis obligé, Madame, des soins que vous voulez prendre pour ma défense, mais je ne les accepte pas. M. Hume a si bien jeté le masque qu’à présent sa conduite parle & dit tout à qui ne veut pas s’aveugler. Mais quand cela ne seroit pas, je ne veux point qu’on me justifie, parce que je n’ai pas besoin de justification, & je ne veux pas qu’on m’excuse, parce que cela est au-dessous de moi. Je souhaiterois seulement que dans l’abîme de malheurs où je suis plongé, les personnes que j’honore m’écrivissent des lettres moins accablantes, afin que j’eusse au moins la consolation de conserver pour elles tous les sentimens qu’elles m’ont inspirés.

LETTRE À Mr. D’I VERNOIS.

À Wootton le 30 Août 1766.

J’ai lu, Monsieur, dans votre lettre du 31 Juillet l’article de la gazette que vous y avez transcrit, & sur lequel vous me demandez des instructions pour ma défense. Eh de quoi ; je vous prie, voulez - vous me défendre ? De l’accusation d’être, un infâme ? Mon bon ami, vous n’y pensez pas. Lorsqu’on vous parlera de cet article, & des étonnantes lettres qu’écrit M, Hume, répondez simplement : je connois mon ami Rousseau, de pareilles accusations ne sauroient le regarder.