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Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/338

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LETTRE À Mr. GRANVILLE.

Février 1767.

J’étois, Monsieur, extrêmement inquiet de votre départ mercredi au soir, niais je me rassurai le jeudi matin, le jugeant absolument impraticable ; j’étois bien éloigné de penser même que vous le voulussiez essayer. De grâce ne faites plus de pareils essais, jusqu’à ce que le temps soit bien remis & le chemin bien battu. Que la neige qui vous retient à Calwich ne laisse-t-elle une gallerie jusqu’à Wootton, j’en serois souvent la mienne ; mais dans l’état où est maintenant cette route, je vous conjure de ne la pas tenter, ou je vous proteste que le lendemain du jour où vous viendrez ici, vous me verrez chez vous quelque temps qu’il fasse. Quelque plaisir que j’aye à vous voir, je ne veux pas le prendre au risque de votre santé.

Je suis très-sensible à votre bon souvenir, je ne vous dis rien de vos envois, seulement comme les liqueurs ne sont point à mon usage, & que je n’en bois jamais, vous permettrez que je vous renvoie les deux bouteilles, afin qu’elles ne soient pas perdues. J’enverrois chercher du mouton s’il n’y avoit tant de viande à mon garde - manger, que je ne sais plus où la mettre. Bonjour, Monsieur, vous parlez toujours d’un pardon dont vous avez plus besoin que d’envie, puisque vous ne vous corrigez point. Comptez moins sur