Mde. de B.......s, venue, du moins je le présumai, par la voie de d’Alembert, qui connoissoit milord Maréchal. Dans cette lettre, la premiere que cette Dame m’eût écrite depuis mon départ de Montmorency, elle me tançoit vivement de celle que j’avois écrite à M. de Montmollin & sur-tout d’avoir communié. Je compris d’autant moins à qui elle en avoit avec sa mercuriale, que depuis mon voyage de Genève, je m’étois toujours déclaré hautement protestant, & que j’avois été très-publiquement à l’hôtel de Hollande, sans que personne au monde l’eût trouvé mauvais. Il me paroissoit plaisant que Mde. la comtesse de B.......s voulût se mêler de diriger ma conscience en fait de religion. Toutefois comme je ne doutois pas que son intention, quoique je n’y comprisse rien, ne fût la meilleure du monde, je ne m’offensai point de cette singulière sortie, & je lui répondis sans colère, en lui disant mes raisons.
Cependant les injures imprimées alloient leur train, & leurs bénins auteurs reprochoient aux puissances de me traiter trop doucement. Ce concours d’aboyemens dont les moteurs continuoient d’agir sous le voile, avoit quelque chose de sinistre & d’effrayant. Pour moi je laissois dire sans m’émouvoir. On m’assura qu’il y avoit une censure de la Sorbonne, je n’en crus rien. De quoi pouvoit se mêler la Sorbonne dans cette affaire ? Vouloit-elle assurer que je n’étois pas Catholique ? Tout le monde le savoit. Vouloit-elle prouver que je n’étois pas bon Calviniste ? Que lui importoit ! C’étoit prendre un soin bien singulier ; c’étoit se faire les substituts de nos ministres. Avant que d’avoir vu cet écrit, je crus