que diroit tout autre hommes âge à votre place. D’où je conclus que, même selon vous, & selon tout autre hommes âge, les preuves morales suffisantes pour constater les faits qui sont dans l’ordre des possibilités morales, ne suffisent plus pour constater des faits d’un autre ordre, & purement surnaturels : sur quoi je vous laisse juger vous-même de la justesse de votre comparaison.
Voici pourtant la conclusion triomphante que vous en tirez contre moi. Son scepticisme n’est donc ici fondé que sur l’intérêt de son incrédulité.*
[*Mandement, XV.] Monseigneur, si jamais elle me procure un Evêché de cent mille Livres de rentes, vous pourrez parler de l’intérêt de mon incrédulité.
Continuons maintenant à vous transcrire, en prenant seulement la liberté de restituer au besoin les passages de mon Livre que vous tronquez.
" Qu’un homme, ajoute-t-il plus loin, vienne nous tenir ce langage : Mortels, je vous annonce les volontés du Très-Haut ; reconnoissez à ma voix celui qui m’envoye. J’ordonne au soleil de changer son cours, aux étoiles de former un autre arrangement, aux montagnes de s’applanir, aux flots de s’élever, à la terre de prendre un autre aspect : à ces merveilles qui ne reconnoîtra pas à l’instant le maître de la nature ?" Qui ne croiroit, M.T. C.F., que celui qui s’exprime de la sorte ne demande qu’à voir des miracles pour être Chrétien ?
Bien plus que cela, Monseigneur ; puisque je n’ai pas même besoin des miracles pour être Chrétien.