Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t6.djvu/126

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dans l’alternative d’être bête ou méchant ? ) dans une autre production plus récente, il avoit insinué le poison de la volupté : (Eh ! que ne puis-je aux horreurs de la débauche substituer le charme de la volupté ! Mais rassurez-vous, Monseigneur : vos Prêtres sont à l’épreuve de l’Héloîse ; ils ont pour préservatif l’Aloîsia.) Dans celui-ci, il s’empare des premiers moments de l’homme afin d’établir l’empire de l’irréligion. (Cette imputation a déjà été examinée.)

Voilà Monseigneur, comment vous me traitez, & bien plus cruellement encore ;moi que vous ne connoissez point, & que vous ne jugez que sur des oui-dire. Est-ce donc là la morale de cet évangile dont vous vous portez pour le défenseur ? Accordons que vous voulez préserver votre troupeau du poison de mon livre ; pourquoi des personnalités contre l’Auteur ? J’ignore quel effet vous attendez d’une conduite si peu chrétienne, mais je sais que défendre sa Religion par de telles armes, c’est la rendre fort suspect eaux gens de bien.

Cependant, c’est moi que vous appellez téméraire. Eh ! comment ai-je mérité ce nom, en ne proposant que des doutes, & même avec tant de réserve ; en n’avançant que des raisons, & même avec tant de respect, en n’attaquant personne, en ne nommant personne ? Et vous, Monseigneur, comment osez-vous traiter ainsi celui dont vous parlez avec si peu de justice & de bienséance, avec si peu d’égard, avec tant de légéreté ?

Vous me traitez d’impie ; & de quelle impiété pouvez-vous m’accuser, moi qui jamais n’ai parlé de l’Etre suprême que