Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t6.djvu/194

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avec les Docteurs, tantôt les interrogeant, & tantôt les surprenant par la sagesse de ses réponses. Ce fut-là le commencement de ses fonctions, comme il le déclara lui-même à sa mere & à Joseph*

[* Luc. XI. 46, 47, 49. ] Dans le Pays, avant qu’il fit aucun miracle il se mit à aux Peuples le Royaume des Cieux ;*

[* Matth. IV. 17. ] & il avoit déjà rassemblé plusieurs Disciples sans s’être autorisé près d’eux d’aucun signe, puisqu’il est dit que ce fut à Cana qu’il fit le premier. *

[* Jean. II. 11. Je ne puis penser que personne veuille mettre au nombre des signes publics de sa mission la tentation du diable & le jeune de quarante jours. ]

Quand il fit ensuite des miracles, c’étoit le plus souvent dans des occasions particulieres, dont le choix n’annonçoit pas un témoignage public, & dont le but étoit si peu de manifester sa puissance, qu’on ne lui en a jamais demandé pour cette fin qu’il ne les ait refusés. Voyez là-dessus toute l’histoire de sa vie ; écoutez sur-tout sa propre déclaration : elle est si décisive, que vous n’y trouverez rien à répliquer.

Sa carriere étoit déjà fort avancée, quand les Docteurs, le voyant faire tout de bon le Prophete au milieu d’eux, s’aviserent de lui demander un signe. À cela qu’auroit du répondre Jésus, selon vos Messieurs ? "Vous demandez un signe, vous en avez cent. Croyez-vous que je sois venu m’annoncer à vous pour le Messie sans commencer par rendre témoignage de moi, comme si j’avois voulu vous forcer à me méconnoître & vous faire errer malgré vous ?