Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t6.djvu/35

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la profession de foi du Vicaire Savoyard, je ne puis répondre à cette imputation, parce que je n’y comprends rien ;*

[* À moins qu’elle ne se rapporte à l’accusation que m’intente M. de Beaumont dans la suite, d’avoir admis plusieurs Dieux.] mais je trouve plaisant que vous empruntiez presque ses propres termes,*

[* Emile, Tome II. pag. 37 in 4̊. Tome III. pag. 56 in. 8̊. & in. 12̊.] pour dire qu’il n’explique pas ce qu’il a le mieux expliqué.

Permettez, Monseigneur, que je remette sous vos yeux la conclusion que vous tirez d’une objection si bien discutée, & successivement toute la tirade qui s’y rapporte.

L’homme se sent entraîné par une pente funeste, & comment se roidiroit-il contre elle, si son enfance n’étoit dirigée par des maîtres pleins de vertu, de sagesse, de vigilance, & si, durant tout le cours de sa vie il ne faisoit lui-même, sous la protection & avec les graces de son Dieu, des efforts puissans & continuels ?

C’est-à-dire : Nous voyons que les hommes sont méchans, quoiqu’incessamment tyrannisés dès leur enfance ; si donc on ne les tyrannisoit pas dès ce tems-là, comment parviendroit-on à les rendre sages ; puisque, même en les tyrannisant sans cesse, il est impossible de les rendre tels ?*

[* Mandement, III.]


Nos raisonnements sur l’éducation pourront devenir plus sensibles, en les appliquant à un autre sujet.

Supposons, Monseigneur, que quelqu’un vînt tenir ce discours aux hommes.

" Vous vous tourmentez beaucoup pour chercher des