Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t6.djvu/603

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séjour de notre Ville agréable & riant, même aux etrangers qui, ne trouvant rien de pareil ailleurs, y viendroient au moins pour voir une chose unique. Quoiqu’a dire le vrai, sur beaucoup de fortes raisons, je regarde ce concours comme un inconvénient bien plus que comme un avantage ; & je suis persuade, quant à moi, que jamais etranger n’entra dans Geneve, qu’il n’y ait fait plus de mal que de bien.

Mais savez-vous, Monsieur, qui l’on devroit s’efforcer d’attirer & de retenir dans nos murs ? Les Genevois mêmes qui, avec un, sincere amour pour leur pays, ont tous une si grande inclination pour les voyages qu’il n’y a point de contrée où l’on n’en trouve de répandus. La moitie de nos Citoyens épars dans le reste de l’Europe & du Monde, vivent & meurent loin de la Patrie ; & je me citerois moi-même