Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t7.djvu/580

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jaunes ſoient réellement autant de fleurs parfaites, & c’eſt un fait très-conſtant. Vous voyez néanmoins que toutes ces petites fleurs ſont preſſées & renfermées dans un calice qui leur eſt commun, & qui eſt celui de la Marguerite. En conſidérant toute la Marguerite comme une ſeule fleur, ce ſera donc lui donner un nom très-convenable, que de l’appeller une fleur compoſée. Or il y a un grand nombre d’eſpeces & de genres de fleurs formées comme la Marguerite d’un aſſemblage d’autres fleurs plus petites, contenues dans un calice commun. Voilà ce qui conſtitue la ſixieme famille dont j’avois à vous parler, ſavoir celle des fleurs compoſées.

Commençons par ôter ici l’équivoque du mot de fleur, en reſtreignant ce nom dans la préſente famille à la fleur compoſée, & donnant celui de fleurons aux petites fleurs qui la compoſent ; mais n’oublions pas que dans la préciſion du mot ces fleurons eux-mêmes ſont autant de véritables fleurs.

Vous avez vu dans la Marguerite deux ſortes de fleurons, ſavoir, ceux de couleur jaune qui rempliſſent le milieu de la fleur, & les petites languettes blanches qui les entourent. Les premiers ſont dans leur petiteſſe aſſez ſemblables de figure aux fleurs du Muguet ou de la Jacinthe, & les ſeconds ont quelque rapport aux fleurs du Chevre-feuille. Nous laiſſerons aux premiers le nom de fleurons & pour diſtinguer les autres nous les appellerons demi-fleurons : car en effet ils ont aſſez l’air de fleurs monopétales qu’on auroit rognées par un côté en n’y laiſſant qu’une languette qui feroit à peine la moitié de la corolle.

Ces deux ſortes de fleurons ſe combinent dans les fleurs