Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t7.djvu/582

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donne auſſi quelquefois ce même nom de diſque à la ſurface du réceptacle où ſont plantés tous les fleurons & demi-fleurons. Dans les fleurs radiées, le diſque eſt ſouvent d’une couleur & le rayon d’une autre ; cependant il y a auſſi des genres & des eſpeces où tous les deux ſont de la même couleur.

Tâchons à préſent de bien déterminer dans votre eſprit l’idée d’une fleur compoſée. Le Treffle ordinaire fleurit en cette ſaiſon ; ſa fleur eſt pourpre : s’il vous en tomboit une ſous la main, vous pourriez en voyant tant de petites fleurs raſſemblées être tentée de prendre le tout pour une fleur compoſée. Vous vous tromperiez ; en quoi ? en ce que, pour conſtituer une fleur compoſée, il ne ſuffit pas d’une agrégation de pluſieurs petites fleurs, mais qu’il faut de plus qu’une ou deux des parties de la fructification leur ſoient communes, de maniere que toutes aient part à la même, & qu’aucun n’ait la ſienne ſéparément. Ces deux parties communes ſont le calice & réceptacle. Il eſt vrai que la fleur de Treffle ou plutôt le groupe de fleurs qui n’en ſemblent qu’une paroît d’abord portée ſur une eſpece de calice ; mais écartez un peu ce prétendu calice, & vous verrez qu’il ne tient point à la fleur, mais qu’il eſt attaché au-deſſous d’elle au pédicule qui la porte. Ainſi ce calice apparent n’en eſt point un ; il appartient au feuillage, & non pas à la fleur ; & cette prétendue fleur n’eſt en effet qu’un aſſemblage de fleurs légumineuſes fort petites, dont chacune a ſon calice particulier, & qui n’ont abſolument rien de commun entre elles que leur attache au même pédicule. L’uſage eſt pourtant de prendre tout cela pour une ſeule fleur ; mais c’eſt une fauſſe idée, ou ſi l’on veut abſolument regar-