Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t7.djvu/83

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lui préférer encore les choses qui rendent la vie facile agréable.

J’ai dit que la Science convient à quelques grands génies ; mais qu’elle est toujours nuisible aux Peuples qui la cultivent. M. Gautier dit que Socrate & Caton, qui blâmoient les Sciences, etoient pourtant eux-mêmes de fort savans Hommes ; & il appelle cela m’avoir réfuté.

J’ai dit que Socrate etoit le plus savant des Athéniens c’est de-la que je tire l’au thorite de son témoignage : tout cela n empêche point M. Gautier de m’apprendre que Socrate, etoit savant.

II me blâme d’avoir avance que Caton meprisoit les Philosophes Grecs ; & il se fonde sur ce que Carnéade se faisoit un jeu d’établir & de renverser les mêmes propositions ; ce qui prévint mal-à-propos Caton contre la Littérature des Grecs. M. Gautier devroit bien nous dire quel etoit le pays & le métier de ce Carnéade.

Sans doute que Carnéade est le seul Philosophe ou le seul savant qui se soit pique de soutenir le pour & le contre, autrement tout ce que dit ici M. Gautier ne signifieroit rien du tout. Je m’en rapporte sur point à son érudition.

Si la réfutation n’est pas abondante en bons raisonnemens ; en revanche elle l’est fort en belles déclamations. L’Auteur substitue par-tout les ornemens de l’art à la solidité des preuves qu’il promettoit en commençant ; & c’est en prodigant la pompe oratoire dans une réfutation, qu’il me reproche à moi de l’avoir employée dans un Discours Académique.

À quoi tendent donc, dit M. Gautier, les éloquentes déclamations