Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/372

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à celle de quatre tems qui leur est si peu semblable, ou pourquoi ce rapport de tant de différentes notes à une ronde dont la durée est si peu déterminée ?

On diroit que les inventeurs de la Musique ont pris à tache de faire tout le contraire de ce qu’il falloit : d’un cote, ils ont négligé la distinction du son fondamental, indique par la nature, & si nécessaire pour servir de terme commun au rapport de tous les autres ; & de l’autre, ils ont voulu établi une durée absolue & fondamentale, sans pouvoir en déterminer la valeur.

Faut-il s’étonner si l’erreur du principe à tant cause de défauts dans les conséquences ; défauts essentiels à la pratique & tous propres à retarder long-tems les progrès des écoliers.

Les Musiciens reconnoissent au moins quatorze mesures différentes, dont voici les signes. 2, 3, c,

3/2, 2/4, 3/4, 6/4, 9/4, 12/4, 3/8, 6/8, 9/8, 12/8, 3/16, 6/16, 3/2.

On si ces signes sont institues pour déterminer autant de mouvemens différens en espece, il y en à beaucoup trop, & s’ils le sont, outre ce la, pour exprimer les différens degré de vitesse de ces mouvemens, il n’y en à pas assez. D’ailleurs, pourquoi se tourmenter si sort pour établir des signes qui ne servent à rien, puisqu’indépendamment du genre de la mesure, on est presque toujours contraint d’ajouter un mot au commencement de l’air, qui déterminé l’espece & degré du mouvement.

Cependant, on ne sauroit contester que la diversité de ces mesures ne brouille les commençans, pendant un tems infini,