Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/47

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question de le guérir d’un foible qui l’expose à la raillerie, & voilà proprement l’ouvrage d’une maîtresse. Nous pouvons corriger les défauts d’un amant. Mais, hélas ! il faut supporter ceux d’un mari.

Angelique.

Que lui trouvez-vous après tout de si ridicule ? Puisqu’il est aimable, a-t-il si grand tort de s’aimer, & ne lui en donnons-nous pas l’exemple ? Il cherche à plaire. Ah ! si c’est un défaut, quelle vertu plus charmante un homme pourront-i1 apporter dans la société !

Marton.

Sur-tout, dans la société des femmes.

Angelique.

Enfin, Lucinde, si vous m’en croyez, nous supprimerons & le portrait, & tout cet air de raillerie qui peut aussi bien paffer pour une insulte que pour une correction.

Lucinde.

Oh ! non. Je ne perds pas ainsi les frais de mon industrie. Mais je veux bien courir seule les risques du d’succès, & rien ne vous oblige d’être complice dans une affaire dont vous pouvez n’être que témoin.

Marton.

Belle distinction !

Lucinde.

Je me réjouis de voir la contenance de Valere. De quelque