Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/599

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mais chacun a son caractere inhérent & propre qui, sans égard a la position ni a la clef, se présente au premier coup-d’œil ; je proscris le bécarre comme inutile, je n’ai jamais ni bémol ni dièse a la clef ; enfin, les accords, l’harmonie & l’enchaînement des modulations s’y montrent dans une partition, avec une clarté qui ne laisse rien échapper a l’œil ; de sorte que la succession en est aussi claire aux regards du Lecteur, que dans l’esprit du Compositeur même.

Mais la partie la plus neuve & la plus utile de ce système, & celle cependant qu’on a le moins remarquée, est celle qui se rapporte aux valeurs des notes & à l’expression de la durée & des quantités dans le tems. C’est la grande simplicité de cette partie qui l’a empêché de faire sensation. Je n’ai point de figures particulieres pour les rondes, blanches, noires, croches, doubles-croches, &c. tout cela, ramené par la position seule a des aliquotes égales, présente à l’œil les divisions de la mesure & des tems, sans presque avoir besoin, pour cela, de signes propres. Le zéro seul suffit pour exprimer un silence quelconque ; le point, après une note ou un zéro, marque tous les prolongemens possibles d’un silence ou d’un son. Ii peut représenter toutes sortes de valeurs ; ainsi, les pauses, demi-pauses, soupirs, demi-soupirs, quarts-de-soupirs, &c. sont proscrits ainsi que les diverses figures de notes. J’ai pris en tout le contre-pied de la note ordinaire ; elle représente les valeurs par des figures, & les intervalles par des positions ; moi, j’exprime les valeurs par la position seule, & les intervalles par des chiffres, &c.

Cette maniere de noter n’a point été adoptée, comment