Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/622

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premiere accolade relative de la page 9 qui soient en majeur. Il a d’ailleurs affecte les dissonances superflues & diminuées, & des sons soutenus & forces dans le haut, pour exprimer les gemissemens & les plaintes ; tout cela est bon & bien entendu en soi, puisque l’ouverture ne doit être employée qu’a disposer le cœur du spectateur au genre d’intérêt, par lequel on va l’émouvoir ; mais il en résulte trois inconvéniens : le premier, l’emploi d’un genre d’harmonie trop peu sonore pour une ouverture destinée a éveiller le spectateur, en remplissant son oreille & le préparant a l’attention, l’autre, d’anticiper sur ce même genre d’harmonie qu’on sera force d’employer si long-tems, & qu’il faut par conséquent ménager très-sobrement pour prévenir la satiété ; & le troisieme, d’anticiper aussi sur l’ordre des tems, en nous exprimant d’avance une douleur qui n’est pas encore sur la scene, & qu’y va seulement faire naître l’annonce du Héraut public, & je ne crois pas qu’on doive marquer dans un ordre rétrograde, ce qui est a venir comme déjà passe. Pour remédier a tout cela, j’aurois imagine de composer l’ouverture de deux morceaux de caractere différent ; mais tous deux traites dans une harmonie sonore & consonnante ; le premier, portant dans les cœurs le sentiment d’une douce & tendre gaîté, eut représente la félicite du regne d’Admete & les charmes de l’union conjugale ; le second, dans une mesure plus coupée & par des mouvemens plus vifs & un phrase plus interrompu, eut exprime l’inquiétude du Peuple sur la maladie d’Admete, & eut servi d’introduction très-naturelle au début de la piece & a l’annonce du Crieur..........................................................................