Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/148

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est sensible, mais on ne voit pas bien clairement en quoi elle consiste, & quand on veut le chercher, on ne le trouvé pas M. Dodart à fait des observations anatomique à la faveur desquelles il croit, à la vérité, trouver dans les différentes situations du Larynx, la cause de ces deux sortes de voit. Mais je ne sais si ces observations, ou les conséquences qu’il en tire, sont bien certaines. (Voyez VOIX.) Il sensible ne manquer aux Sons qui forment la parole, que la permanence, pour former un véritable Chant : il paroît aussi que les diverses inflexions qu’on donne à la voix en parlant, forment des Intervalles qui ne sont point harmoniques, ne sont pas partie de nos systêmes de Musique, & qui, par conséquent, ne pouvant être exprimés en Note, ne sont proprement du Chant pour nous.

Le Chant ne semble pas naturel à l’homme. Quoique Sauvages de l’Amérique chantent, parce qu’ils parlent, vrai Sauvage ne chanta jamais. Les Muets ne chantent point ; ils ne forment que des voix sans permanence, des mugissemens sourds que le besoin leur arrache. Je douterois que le sieur Pereyre, avec tout sort talent, pût jamais tira d’eux aucun Chant musical. Les enfans crient, pleureur, & ne chantent point. Les premieres expressions de la nature n’ont rien en eux de mélodieux ni de sonore, & ils apprennent à Chanter comme à parler, à notre exemple. Le Chant mélodieux & appréciable n’est qu’une imitation paisible & artificielle des accens de la Voix parlante ou passionnée ; on crie & l’on se plaint sans chanter : mais : mais on imite en chantant les cris & les plaintes, & comme, de toutes les imitations,