Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/167

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Diatonique ; mesure que le Tempérament rend commune à tous les Tons : de sorte qu’on ne peut procéder par deux semi-Tons mineurs conjoints & successifs, sans entrer dans l’Enharmonique ; mais deux semi-Tons majeurs se suivent deux fois dans l’ordre Chromatique de la Gamme.

La route élémentaire de la Basse-fondamentale pour engendrer le Chromatique ascendant, est de descendre de Tierce & remonter de Quarte alternativement, tous les Accords portant la Tierce majeure. Si la Basse-fondamentale procede de Dominante en Dominante par des Cadences parfaites évitées, elle engendre le Chromatique descendant. Pour produire à la fois l’un & l’autre, on entrelace la Cadence parfaite, & l’interrompue en les évitant.

Comme à chaque Note on change de Ton dans le Chromatique, il faut borner & régler ces Successions de peur de s’égarer. On se souviendra, pour cela, que l’espace le plus convenable pour les mouvemens Chromatiques, est entre la Dominante & la Tonique en montant, & entre la Tonique & la Dominante en descendant. Dans le mode majeur on peut encore descendre chromatiquement de la Dominante sur la seconde Note. Ce passage est fort commun en Italie, &, malgré sa beauté, commence à l’être un peu trop parmi nous.

Le Genre Chromatique est admirable pour exprimer la douleur & l’affliction : ses Sons renforcés, en montant. arrachent l’ame. Il n’est pas moins énergique en descendant ; on croit alors entendre de vrais gémissemens. Chargé de son Harmonie, ce même Genre devient propre à tout ; mais son