Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/403

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LIGATURE, s. f. C’étoit, dans nos anciennes Musiques, l’union par un trait de deux ou plusieurs Notes passées, ou diatoniquement, ou par Degrés disjoints sur une même syllabe. La figure de ces Notes, qui étoit quartée, donnoit beaucoup de facilité pour les lier ainsi ; ce qu’on ne sauroit faire aujourd’hui qu’au moyen du chapeau, à cause de la rondeur de nos Notes.

La valeur des Notes qui composoient la Ligature varioit beaucoup selon qu’elles montoient ou descendoient, selon qu’elles étoient différemment liées, selon qu’elles étoient à queue ou sans queue, selon que ces queues étoient placées à droite ou à gauche, ascendantes ou descendantes ; enfin, selon un nombre infini de regles si parfaitement oubliées à présent, qu’ il n’y a peut-être pas en Europe un seul Musicien qui soit en état déchiffrer des Musiques de quelque antiquité.

LIGNE, s. f. Les Lignes de Musique sont ces traits horisontaux & paralleles qui composent la Portée, & sur lesquels,. ou dans les espaces qui les séparent, on place les Notes selon leurs Degrés. La Portée du Plain-Chant n’est que de quarte Lignes, celle de la Musique a cinq Lignes stables & continues, outre les Lignes postiches qu’on ajoute de tems en tems au-dessus ou au-dessous de la Portée pour les Notes qui passent son étendue.

Les Lignes, soit dans le Plain-Chant, soit dans la Musique, se comptent en commençant par la plus basse. Cette plus basse est la premiere, la plus haute est la quatrieme dans le Plain-Chant, la cinquieme dans la Musique. (Voy. PORTÉE.)