Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/439

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de tous les Sons intermédiaires, selon le Genre. Euclide & Ptolomée semblent la faire consister dans les diverses positions des deux semi-Tons de l’Octave, relativement à la corde principale du Mode, comme on le voit encore aujourd’hui dans les huit Tons du Plain-Chant : mais le plus grand nombre paroît mettre cette différence uniquement dans le lieu qu’occupe le Diapason du Mode dans le systême général ; c’est-à-dire, en ce que la Base ou corde principale du Mode est plus aiguë ou plus grave, étant prise en divers lieux du systême, toutes les cordes de la Série gardant toujours un même rapport avec la fondamentale, & par conséquent changeant d’Accord à chaque Mode pour conserver l’analogie de ce rapport : telle est la différence des Tons de notre Musique.

Selon le premier sens, il n’y auroit que sept Modes possibles dans le systême Diatonique ; & en effet, Ptolomée n’en admet pas davantage : car il n’y a que sept manieres de varier la portion des deux semi-Tons relativement au Son fondamental, en gardant toujours entre ces deux semi-Tons l’Intervalle prescrit. Selon le second sens, il y auroit autant de Modes possibles que de Sons ; c’est-à-dire, une infinité ; mais si l’on se renferme de même dans le systême Diatonique, on n’y en trouvera non plus que sept, à moins qu’on veuille prendre pour de nouveaux Modes ceux qu’on établiroit à l’Octave des premiers.

En combinant ensemble ces deux manieres, on n’a encore besoin que de sept Modes ; car si l’on prend ces Modes en divers lieux du systême, on trouvé en même tems les Sons