Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/441

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d’autres Modes à l’Octave des précédens ; tout cela fournira divers moyens de multiplier le nombre des Modes beaucoup au-delà de douze. Et ce sont-là les seules manieres d’expliquer les divers nombres de Modes admis ou rejettés par les Anciens en divers tems.

L’ancienne Musique ayant d’abord été renfermée dans les bornes étroites du Tétracorde, du Pentacorde, de l’Hexacorde,de l’Eptacorde & de l’Octacorde, on n’y admit premiérement que Modes dont les fondamentales étoient à un Ton de distance l’une de l’autre. Le plus grave des trois s’appelloit le Dorien ; le Phrygien tenoit le milieu ; le plus aigu étoit le Lydien. En partageant chacun de ces Tons en deux Intervalles, on fit place à deux autres Modes, l’Ionien & l’Eolien, dont le premier fut inséré entre le Dorien &, le Phrygien, & le second entre le Phrygien & le Lydien.

Dans la suite le systême s’étant étendu à l’aigu & au grave, les Musiciens établirent, de part & d’autre, de nouveaux Modes qui tiroient leur dénomination des cinq premiers, en y joignant la préposition Hyper, sur, pour ceux d’en-haut, & la préposition Hypo, sous, pour ceux d’en-bas. Ainsi le Mode Lydien étoit suivi de l’Hyper-Dorien, de l’Hyper-Ionien, de l’Hyper-Phrygien, de l’Hyper-Eolien, & de l’Hyper-Lydien en montan ; & après le Mode Dorien venoient l’Hypo-Lydien, l’Hypo-Eolien, l’Hypo-Phrygien, l’Hypo-Ionien, & l’Hypo-Dorien en descendant. On trouvé le dénombrement de ces quinze Modes dans Alypius, Auteur Grec. Voyez (Planche E) leur ordre &leurs Intervalles exprimés par les noms des Notes de notre Musique. Mais il