Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/678

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Degré pour arriver à l’Accord naturel de la Note de Basse qui a porté la Suspension.

III. Toute Suspension chiffrée doit se sauver en descendant, excepté la seule Note sensible qui se sauve en montant.

Moyennant ces précautions il n’y a point de Suspension qu’on ne puisse pratiquer avec succès, parce qu’alors l’oreille, pressentant sur la Basse la marche des Parties, suppose d’avance l’Accord qui suit. Mais c’est au goût seul qu’il appartient de choisir & distribuer à propos les Suspensions dans le Chant & dans l’Harmonie.

SYLLABE, s. f. Ce nom a été donne par quelques Anciens, & entr’autres par Nicomaque, à la Consonnance de la Quarte qu’ils appelloient communément Diatessaron. Ce qui prouve encore par l’étymologie, qu’ils regardoient le Tétracorde, ainsi que nous regardons comme comprenant tous les Sons radicaux ou composans.

SYMPHONIASTE, s. m. Compositeur de Plain-Chant. Ce terme est devenu technique depuis qu’il a été employé par M. l’Abbé le Beuf.

SYMPHONIE, s. f. Ce mot, formé du Grec συν, avec, & φψνη, Son, signifie, dans la Musique ancienne, cette union des Sons qui forme un Concert. C’est un sentiment reçu, & je crois, démontré, que les Grecs ne connoissoient pas l’Harmonie dans le sens que nous donnons aujourd’hui à ce mot. Ainsi, leur Symphonie ne formoit pas des Accords, mais elle résultoit du concours de plusieurs Voix ou de plusieurs Instrumens, ou d’Instrumens mêlés aux Voix chantant ou jouant la même Partie. Cela se faisoit de deux manieres :