Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/791

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VOIX, s. f. La somme de tous les Sons qu’un homme peut, en parlant, en chantant, en criant, tirer de son organe, forme ce qu’on appelle sa Voix, & les qualités de cette Voix dépendent aussi de celles des Sons qui la forment. Ainsi, l’on doit d’abord appliquer à la Voix tout ce que j’ai dit du Son en général. (Voyez SON.)

Les Physiciens distinguent dans l’homme différentes sortes de Voix ; ou, si l’on veut, ils considerent la même Voix sous différentes faces.

1. Comme un simple Son, tel que le cri des enfans.

2. Comme un Son articulé, tel qu’il est dans la parole.

3. Dans le Chant, qui ajoute à la parole la Modulation & la variété des Tons.

4. Dans la déclamation, qui paroît dépendre d’une nouvelle modification dans le Son & dans la substance même de la Voix ; Modification différente de celle du Chant & de celle de la parole, puisqu’elle peut s’unir à l’une & à l’autre, ou en être retranchée.

On peut voir, dans l’Encyclopédie, à l’article Déclamation des Anciens, d’où ces divisions sont tirées, l’explication que donne M. Duclos de ces différentes sortes de Voix. Je me contenterai de transcrire ici ce qu’il dit de la Voix chantante ou musicale, la seule qui se rapporte à mon sujet.

"Les anciens Musiciens ont établi, après Aristoxène 1º. Que la Voix de Chant passe d’un degré d’élévation ou d’abaissement à un autre degré ; c’est-à-dire, d’un Ton à l’autre, par saut, sans parcourir l’Intervalle qui