Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/190

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LIVRE III. -— CHAP. VI. 133 seul est le défaut de cette succession continuelle qui forme dans les deux autres une liaison non interrompue. Un roi mort, il en faut un autre; les élections laissent des inter- valles dangereux; elles sont orageuses; et a moins que les citoyens ne soient d’un désintéressement, d’une intégrité que ce gouvernement ne comporte guére, la brigue et la corruption s’en mélent. Il est difficile que celui a qui l’Etat s’est vendu ne le vende pas a son tour, et ne se dédommage pas sur les faibles de l’argent que les puissants lui ont extorqué. Tot ou tard tout devient vénal sous une pareille administrtion,et la paix, dont on jouit alors sous les rois, est pire que le désordre des interrégnes. · Qu’a-t-on fait pour prévenir ces maux?On a rendu les couronnes héréditaires dans certaines familles; et l’on a établi un ordre de succession qui prévient toute dispute a la mort des rois; c’est-a-dire que, substituant llinconvénient des régences at celui des élections, on a préféré une appa- rente tranquillité a une administration sage, et qu’on a mieux aimé risquer d’avoir pour chefs des enfants, des monstres, des imbéciles, que d’avoir a disputer sur le choix des bons rois; on n’a pas considéré qu’en s’exposant ainsi 2lUX risques de Palternative, on met presque toutes les chances contre soi(1). C’était un mot tres sensé que celui du sur le trone, renonce a I'empire ou le partage; il consulte ses forces; il me- sure sur elles les fonctions qu’il veut remplir, et, pour étrc un roi vraiment grand, il ne se charge point d’un grand royaume. Mais ce que ferait le sage a peu de rapport a ce que font les princes et qu’ils fcront toujours. (1) R. Polysynodie. — ll est bon d’observer que si, par miracle, quelquc grande ame peut suffire a Ia pénible charge de la royauté, l’ordre hérédi- taire établi dans les successions et Pcxtravagante éducation des héritiers du trone fourniront toujours cent imbéciles pour un vrai roi; qu‘il y aura des minorités, des maladies, des temps de délire et de passion qui ne laisseront souvent a la téte de l’Etat qu’un simulacre de prince. Il faut cependant que les affaires se fassent. Chez tous les peuples qui ont un roi,iI est donc absolu- IDCDI !1éCCSS2lII`C diélablif HUC f0I`ITI¢ dc BOUVCFDCIIICDI puisse SC PZISSCT de roi,et dés qu'il est posé qu’un souverain peut rarement gouvcrner par lui- mém8,II DC $,8gIt plus QUC de SZIVOIP COHIIIICHI PCI]! SOUVCTIICP P8? 8UII'l1I; c'est a résoudre cette question qu’est destiné le discours de la Polysynodie. E Pnnox, Des Lois, liv. III. — Depuis ce temps (Cambyse), la Perse n’a i