Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/473

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x 400 · DU CONTRAT SOCIAL. extrait quelque maxime (1) fidéle ou infidele, comme on a fait sur les points concernant la religion. C’est donc le systéme établidans le corps de l’0uvrage qui détruit(2) les gouvernements : il ne s’agit donc que d’exposer ce systéme, ou de faire une analyse du livre; et si nous n’y voyons évidemment les principes destructifs dont il s’agit, nous saurons du moins ou les chercher dans l’ouvrage(3), en suivant la méthode de l’auteur. Mais, monsieur, si, durant cette analyse (4), qui sera courte, vous trouvez quelque conséquence a tirer, de grace, ne vous pressez pas; attendez que (5) nous raisonnions ensemble : aprés cela vous y re- viendrez si vous voulez. Qui est·ce qui fait que l’Etat est un? C’est l’union de ses membres. Et d’ou nait (6) l’union de ses membres? De l’obligation [qui les lie.] ( Tout est d’accord jusqu`ici. Mais quel est le fondement de cette obligation? Voila ou les l auteurs se divisent. Selon les uns, c’est la force; selon d’autres, l’au· ( torité paternelle; selon d’autres, la volonté de Dieu. Chacun établit son principe et attaque celui des autres : je n’ai pas moi-méme fait autrement; et, suivant la plus saine partie de ceux qui ont discuté ces matiéres, j’ai posé pour fondement du corps politique la co¤veu· ( tion de ses membres; j’ai réfuté (7) les principes différents du mien. i , . , . . . l Independamment de la vérite de ce principe, 1l l’emp0rte [surtous ( les autres] par la solidité du fondement qu’il établit (8); car quel {on- “ dement plus sur peut (g) avoir l’obligation [parmi les hommes], que le libre engagement de celui qui s’oblige? On peut dtsputer tout ( autre (ro) principe(a); on (II) ne saurait(r2) disputer celui-la. ( Mais par cette condition de la liberté, qui en renferme d’autres, toutes sortes d’engagements ne sont pas valides, meme devant les ( tribunaux humains. Ainsi, pour déterminer celui·ci, 1’on doit en l expliquer la nature, on doit en trouver l'usage et la fin, on doit prou· l ver qu’il est convenable at des hommes, et qu’il n’a rien de contraire ( aux lois naturelles : car il n’est pas plus permis d’enfreindre les lois (1) Proposition. (2) Renverse. (3) Le livre. (4i Exposition. (5) Tout soit dit et. (6) Vient. (7) Tous les autres fondemeuts. _ ( (S) Par sa force et sa solidité. (g) Ou dormer de. (xo) Les autres. ( (tt) Mais ou. (t2) Pourrait. (a) Meme celui de Ia volonté de Dieu, du moins quant a l’applicati0n.Car, bien qu`1l ( soitclair que ce que Dieu vcut l'h0mme doit le vouloir, il n’est pas clair que Dieu veuille ( qu‘on préfere tel gouvernement a tel autre, ni qu`0u obéisse in Jacques plutot qu'a Gail- l laume. Or voila de quoi il s‘agit. _ l l l · (