Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/51

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de maintenir les cités dans une alliance indissoluble ? C’est l’éducation qui fera germer ces sentiments de fraternité, en préservant l’enfance de la contagion des vices nés d’une civilisation trop raffinée, et en lui inculquant, des le berceau, des goûts simples, modérés, conformes à la nature, qui, seuls, peuvent rendre les hommes libres et heureux.

Ces explications étaient nécessaires pour faire connaitre, aussi brièvement que possible, le résultat de nos recherches sur la composition et sur l’esprit du Contrat social ; il nous reste à dire quelques mots sur la méthode que nous avons suivie dans ce commentaire. Nous avons voulu donner un texte correct et l’éclairer, dans les détails et dans l’ensemble, par un groupement raisonné de tous les renseignements connus sur la composition de l’œuvre et par le rapprochement suggestif d’un certain nombre de passages empruntés, surtout à l’auteur lui-même, mais aussi aux écrivains célèbres qui avaient traité avant lui les mêmes questions. Dans ce dernier choix, nous nous sommes borné aux noms que cite Rousseau lui-même plus ou moins directement.

Par exception, nous mentionnons une fois ou deux quelques contemporains, tels que Grimm et Diderot, dans leurs écrits postérieurs au Contrat, parce que Rousseau les a connus d’une façon intime pendant de longues années, et aussi parce que ces passages nous paraissaient curieux et piquants.

Il eût été facile de multiplier les citations, mais nous ne pouvions songer un instant à rapporter en détail toutes les opinions émises par tant d’auteurs sur les matières du Contrat social ; plusieurs in-folio n’auraient pas suffi à ce recueil. Dès le début de notre travail, nous étions décidé à ne pas étouffer le texte sous les gloses, et a nous limiter à un seul volume. Plus d’une fois, au cours de ces recherches, nous avons cru voir Rousseau feuilleter les mêmes ouvrages que nous, s’arrêtant à certains passages, y trouvant la confirmation de ses idées, ou, s’ils étaient contraires, les faisant évoluer, par une conversion adroite de raisonnement, du côté de sa propre thèse.

On verra par ces notes qui, nous le répétons, auraient pu être bien plus nombreuses, les importants emprunts que Rousseau a faits à ses devanciers. Les bons esprits que les paradoxes