Page:Rousseau - La Monongahéla, 1890.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
55
La Monongahéla

mer toute ma reconnaissance par ma tante, madame de Vaudreuil, à qui cette maison appartient.

Au nom de madame de Vaudreuil, les deux jeunes gens s’inclinèrent.

— Peut-être agirais-tu sagement en acceptant la gracieuse invitation de mademoiselle, fit Daniel ; réellement tu me parais un peu faible pour gagner la ville à pied.

— De grâce ! monsieur, reprit Irène.

— Non, mademoiselle, merci de tout mon cœur, répliqua le blessé, il peut survenir un peu de fièvre qui me retienne au lit quelques jours et je serais une cause d’embarras pour ces braves gens. Je préfère me rendre à la ville et de là à bord de notre vaisseau. Seulement serait-il possible de se procurer une voiture dans les environs ?

— Je n’avons que le vieux berlingot, man’zelle ! fit Pierre Gagnon, le fermier, qui entrait en ce moment.

— Eh bien ! mon brave, va pour le berlingot, dit Nicolas, si toutefois vous voulez bien prendre la peine de nous conduire à la Basse-Ville ?

— Comment ! mais tout ce qui appartient ici à Pierre Gagnon, même sa personne naturelle, tout est à votre disposition. Ne venez-vous pas de sauver la vie à notre demoiselle et à notre enfant ?

— Pas d’exagération, mon brave, et attelez le plus vite possible, vous me ferez plaisir.