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LIVRE HUITIÈME


1749



J ai dû faire une pause à la fin du précédent Livre. Avec celui-ci commence, dans sa première origine, la longue chaîne de mes malheurs.

Ayant vécu dans deux des plus brillantes maisons de Paris, je n’avais pas laissé, malgré mon peu d’entregent, d’y faire quelques connaissances. J’avais fait entre autres, chez madame Dupin, celle du jeune prince héréditaire de Saxe-Gotha, et du baron de Thun, son gouverneur. J’avais fait, chez M. de la Poplinière, celle de M. Seguy, ami du baron de Thun, et connu dans le monde littéraire par sa belle édition de Rousseau. Le baron nous invita, M. Seguy et moi, d’aller passer un jour ou deux à Fontenay-sous-Bois, où le prince avait une maison. Nous y fûmes. En passant devant Vincennes je sentis, à la vue du donjon, un déchirement de