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Les Exploits d’Iberville

Tout à coup il se pencha, saisit une amarre, tira à lui et la silhouette d’une légère barque se dessina bientôt. Le son strident d’un sifflet se fit entendre dans l’obscurité, puis après un intervalle de quelques instants, le même son se répéta.

Pierre alors marcha tout droit à la muraille qu’il tâta pendant quelque temps.

— Apportez-moi le paquet qui est à vos pieds, dit-il au père Kernouët.

Celui-ci s’empressa d’obéir.

— Développez, c’est l’échelle ! reprit-il.

Il attacha solidement l’extrémité de celle-ci avec le fil de soie, et par une légère pression avertit M. Villedieu qu’il pouvait tirer à lui.

Quelques instants après, Pierre lança un énergique juron.

— Qu’y a-t-il ? demanda le père Kernouët avec inquiétude…

— Il y a, malédiction ! que le fil s’est rompu…

— Qu’allons nous faire ?

— Attendre ! peut-être reste-t-il encore assez de soie pour recommencer l’opération.

Effectivement, Pierre entendit peu après le son d’un morceau de fer battant la muraille.

— Ah ! cette fois, dit-il à voix basse, il a eu le bon esprit de doubler le fil et d’attacher au bout la lime que vous lui avez envoyée.