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Les Exploits d’Iberville

questions s’entrecroisent, le nouvel arrivant ne sachant à qui répondre :

— Où les avez-vous quittés ?

— Est-elle jolie ?

— A-t-il une suite ?

— Vient-il seul ?

Toute cette belle démonstration a été préparée par les soins de M. de Langeac, aidé du vieil intendant, en l’honneur du mariage du nouveau châtelain dont on attend l’arrivée, avec sa jeune femme, de minute en minute.

Et de fait, Urbain a épousé sans bruit, sans éclat à La Rochelle, Yvonne, la fille de l’humble père Kernouët.

Cependant la foule s’agite et va se précipiter sur la route, car on vient d’apercevoir à l’horizon un nuage de poussière soulevé par le lourd carosse qui amène les nouveaux mariés.

Bientôt la voiture a passé les premiers arbres de l’avenue : tout le monde admire le joli visage de la châtelaine qui salue avec une grâce charmante.

Tout à coup, au moment où la grille se referme sur le carosse, une pluie de fleurs couvre les nouveaux venus, tandis que retentit dans l’air l’acclamation suivante poussée par deux cents voix :

— Vive monsieur le marquis !

Urbain est devenu pâle et regarde autour de lui, et c’est avec colère qu’il interpelle le vieux Pierre au