Page:Rousseau - Philosophie, 1823.djvu/110

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AVIS DE L’ÉDITEUR.



Un roi qui prend la plume pour critiquer un discours académique est une circonstance assez rare pour mériter d’être remarquée. C’est ce qui nous détermine à reproduire la réponse que fit Stanislas à Rousseau avant la réplique de celui-ci. Jean-Jacques sut que le père Menou, jésuite, avait aidé le prince. « Il se fia, dit-il lui-même, à son tact pour démêler ce qui était du prince de ce qui était du moine, et tombant sans ménagement sur les phrases jésuitiques, il releva, chemin faisant, un anachronisme qu’il crut ne pouvoir venir que du révérend, et saisit l’occasion d’apprendre au public comment un particulier pouvait défendre la cause de la vérité contre un souverain même. Sans manquer de respect à l’auteur, il réfuta pleinement l’ouvrage. »

Stanislas donna un exemple peu commun dans la république des lettres. Il reconnut la supériorité de son rival, et dit, après avoir lu la réplique de Rousseau, j’ai mon compte, je ne m’y frotte plus. Jean-Jacques reçut de ce roi, digne de la couronne qu’on lui avait enlevée, diverses marques de bienveillance.

La réponse du prince, insérée dans le Mercure de septembre 1751, parut avant celle de M.  Gautier. Mais Rousseau commença par celui-ci, qui prêtait aux sarcasmes autant par son style que par la servile exactitude avec laquelle il avait suivi la marche et les divisions de Jean-Jacques dans son discours.