Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/266

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robée, tout en devisant nonchalamment en compagnie du couple impérial et de Mossem.

Trompée par la silhouette et surtout par la coiffure du nouveau venu, Djizmé crut reconnaître Naïr et pencha d’avance son bras hors de la balustrade.

En atteignant le bas de la pente, Séil-kor trempa son doigt dans la mixture blanchâtre et, par espièglerie, traça en majuscules sur le chapeau noir ce mot français « PINCÉE », qu’il appliquait prématurément à la malheureuse Djizmé ; après quoi, il se mit à grimper la côte en s’agrippant péniblement aux moindres branchages capables de le soutenir.

Parvenu au niveau du plateau, il s’arrêta et sentit la main surplombante qui, après avoir effleuré le feutre rigide, s’abaissait pour recevoir le baiser promis.

Séil-kor appuya silencieusement ses lèvres sur la peau du gant dont Djizmé, suivant les prévisions de Mossem, s’était parée avec bonheur.

Sa tâche remplie, il redescendit sans bruit.

Sur le plateau, Mossem avait sans cesse épié l’attitude de Djizmé. Il la vit ramener son bras et découvrit en même temps qu’elle un « C » qui, nettement gravé sur le gant gris, s’étalait depuis la naissance des doigts jusqu’au bas de la paume.

Djizmé cacha vivement sa main, tandis que