Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fragments exécutés simultanément s’amalgamaient à ravir.

Ludovic peu à peu accentua son timbre, pour commencer un vigoureux crescendo qui donnait l’illusion d’un groupe lointain se rapprochant à pas rapides.

Il y eut un fortissimo de quelques mesures durant lequel, évoluant toujours en cycle perpétuel d’une case labiale vers l’autre, les quatre motifs, bruyants et sonores, s’épanouirent avec puissance dans un mouvement légèrement accéléré.

Puis, le calme s’établissant de nouveau, la troupe imaginaire parut s’éloigner et se perdre au détour d’un chemin ; les dernières notes se réduisirent à un faible murmure, et Ludovic, épuisé par un terrible effort mental, sortit en s’épongeant le front.


Après un entr’acte d’une minute, on vit paraître Philippo, présenté par Jenn, son inséparable barnum.

Une simple tête quinquagénaire, posée sur un large disque rouge et maintenue par une armature en fer qui l’empêchait de tomber, tel