Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/290

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Je suis sûre. » Il traverse en chantant derrière eux,
Puis siffle de nouveau, plus fort, d’un air heureux
Et sans tremblotement ; puis il se tait sur une
Note élevée.

Ils ont à gauche la tribune
Qui recommence ; allant en même sens, là-bas,
On entend résonner sur le trottoir le pas
D’un homme allant beaucoup plus vite qu’eux, qui longe
Le devant des hôtels ; chaque fois que l’on plonge
Dans un écart de la tribune, on peut le voir,
Un peu plus en avant à chacun, tout en noir,
Avec un chapeau gris ; bientôt il les dépasse,
On cesse de le voir, soudain, dans un espace,
Et l’on n’aperçoit plus personne nulle part.

Ils avancent toujours très lentement. Gaspard
Lui dit en souriant : « Il faut bien qu’on se taise
De temps en temps aussi, n’est-ce pas ? » Il lui baise
La main gauche à plusieurs reprises. Puis lâchant